L'attirance des grand larges
Une grande partie des œuvres de Christian Dedet fait écho à sa vie d'aventurier. Ses romans et récits se situent, entre autres, en Espagne - Le Plus grand des taureaux (1960), Le Métier d'amant (1962), La Fuite en Espagne (1965) - en Algérie - L'exil (1967) dont l'action se déroule pendant le drame algérien, Le soleil pour la soif (1978) lors des premières années de l'Algérie indépendante-, au Vénézuela (Le Secret du Dr. Bougrat, 1988) et même au Japon (Les Fleurs d'acier du Mikado, 1993).
L’Afrique subsaharienne occupe elle aussi une place prédominante dans son œuvre. A travers des récits comme La Mémoire du fleuve (1984), Ce Violent désir d’Afrique (1995), Au Royaume d’Abomey (2000), Christian Dedet prouve qu'il est un fin connaisseur des secrets de ce continent, dont il révèle, avec passion, la splendeur des décors et l'authenticité des relations qui s'y nouent.
La Mémoire du fleuve, par exemple, retrace l'histoire d’une famille de myénés orungo du Gabon, de la colonisation aux indépendances, à travers la problématique des « détribalisations » de l’Afrique. Christian Dedet offre, à travers la figure de Jean Michonet, un témoignage unique sur ces civilisations mystérieuses appartenant à un monde ancestral où se mêle anthropophagie, sorcellerie et chasses incroyables.
Christian Dedet puise également au coeur de son inspiration hispanique pour nourrir son essai Passion tauromachique dans lequel il défend avec ferveur l a corrida.
La précision d'une écriture chirurgicale
Christian Dedet se plaît à retracer des chroniques de vie, imaginaires ou réelles, d'individus aux destins hors du commun. Ainsi se succèdent dans ses ouvrages les épopées des aventuriers Pierre Bougrat, Jean Michonet ou encore Roger Fabre. L'écrivain pose sur ces vies le regard franc, lucide et sans concession du médecin et, pour inscrire le plus possible ses récits dans le réel, il a recours au métissage des matériaux littéraires : journal (par exemple le journal de la fille de l'ingénieur maritime Louis-Emile Bertin pour écrire Les Fleurs d’acier du Mikado), récit de voyage et documents ethnographiques (Au Royaume d’Abomey).
Au coeur des sixties
A partir des années 2000, Christian Dedet revient à des écrits plus intimes et c'est en 2003 qu'est publié Sacrée Jeunesse, première partie (1958-1962) d’un journal autobiographique et littéraire que l'écrivain tient depuis 1958. L'auteur y raconte ses études de médecine dans les années 1950, ses amours, ses premiers livres, ses voyages. Au fil de la lecture, on rencontre une galerie de portraits d'écrivains libres et spirituels (Henry de Montherlant, Louis-Ferdinand Céline, Joseph Delteil - figure tutélaire de Christian Dedet - Charles-Louis Philippe, Jean-René Huguenin et Albert Cossery) et l'on assiste à l'affirmation d'une jeune littérature autour des éditions du Seuil.
Dans ce carnet, Christian Dedet célèbre, avec tendresse et humour, la jeunesse de ce début des sixties.
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La Mémoire du fleuve : Cette histoire d’une famille de myénés orungo du Gabon, des débuts de la colonisation aux indépendances, à travers les ambiguïtés et les « détribalisations » de l’Afrique, sera maintes fois rééditée jusqu’à devenir un livre-culte pour les amoureux de l’Afrique.
Ce violent désir d’Afrique (Flammarion, 1995 ; France-Loisirs, 1996 ; prix François-Sommer de la fondation de la Nature et de la Chasse) est une chronique de la grande chasse africaine, de notre après-guerre aux récents conflits dans les régions sub-sahariennes.