Peu de monde dans la salle des pas perdus. Il consulte le tableau des arrivées et des départs. Le premier train va sur Paris dans une demi-heure. Paris, donc Vichy. Si rien ne se passe dans ces trente minutes, il est sauvé. Les guichets sont ouverts, il prend son billet, va sur le quai, un quai qui s’étire le long des bâtiments et même bien au-delà, un quai désert. Il le suit. Il regarde fuir les rails et briller les signaux. Étoilement du ciel et des voies. En bas, étoilement rouge. Symbole ? Oui, symbole qui l’atteint tout droit, qui l’oppresse. Les voies humaines doivent-elles aboutir dans le sang, fatalement, faute d’aiguillage ? Et même, quelle fragilité ! Depuis qu’il est à Riom, sur quelle étrange voie s’est-il engagé ? Quelle part de hasard, d’instinct, de volonté ? Le Beau Gabriel, la procession, page 227-228, édition Henri Ogé |
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