Henri Pourrat est né à Ambert, dans le Puy-de-Dôme, le 7 mai 1887. Poète, romancier et conteur français, Henri Pourrat ne quittera cette Auvergne où il est né, qui l’inspire et qu’il évoque tant dans son œuvre, seulement pour de très rares occasions ou déplacements.
En 1905, il est reçu au concours de l’Institut national agronomique qu’il a préparé au Lycée parisien Henri IV, mais au cours de l’été qui suit il découvre qu’il est atteint de tuberculose et est contraint de quitter la capitale pour rejoindre sa famille dans les monts du Livradois et du Forez, terres au climat revigorant.
Il s'impose une vie calme et régulière en consacrant ses journées à la lecture et aux promenades en campagne. Ces loisirs « forcés » développent en lui l’irrémédiable besoin d’écrire jusqu’alors relégué en activité secondaire.
Jusqu’à sa guérison, vingt ans plus tard, il mène la vie d’un demi-malade, allongé le matin devant sa fenêtre ouverte, parcourant la campagne l’après-midi à la découverte du monde paysan, de sa vie, de sa langue (il en recueille les expressions), de ses traditions et coutumes, de ses croyances et surtout de ses contes, dont il entreprend une collecte.
Sa santé fragile l’exonère de la mobilisation au moment de la déclaration de guerre en 1914. Le conflit lui inspire d’ailleurs Les montagnards, publié en 1919.
Avec son frère Paul, Henri se lie d’amitié avec, un autre Ambertois, Alexandre Vialatte, futur auteur de chroniques originales mêlant grande intelligence et humour absurde.
Leurs relations épistolaires se composent d’un millier de lettres écrites de 1916 à 1959 qui témoignent d’une profonde amitié, propice à l’échange de leurs avis et de leurs expériences, le tout avec une franchise remarquable. Henri Pourrat rencontre également Jean Paulhan en 1920.
Pendant l'entre-deux-guerres, Henri Pourrat donne quelques articles à la rédaction du journal des Croix-de-feu, Le Flambeau.
En 1921 est publié Les vaillances, farces et aventures de Gaspard des montagnes qui met en scène un paysan de la région d’Ambert, Gaspard. Le héros participe, malgré lui, aux sanglantes campagnes napoléoniennes et, rescapé des massacres, revient au pays après la défaite de la Grande Armée. Il se trouve rapidement plongé dans une succession d’aventures où l’auteur mêle aussi bien les contes, les légendes et des faits réels comme l’assassinat du propriétaire du moulin à papier « Richard de Bas ». L’ouvrage est articulé autour de « veillées », ces longues soirées d’hiver durant lesquelles les anciens contaient des histoires devant la cheminée.
Les volumes de Gaspard des montagnes furent adaptés pour la télévision au milieu des landes et des bois du Livradois, avec Bernard Noël dans le rôle principal.
Ecoutez Henri Pourrat parler du Livradois qui lui inspira le cadre de Gaspard des Montagnes
("Souvenirs d'Henri Pourrat" 1887-1987)
- Henri Pourrat raconte une pêche aux écrevisses et sa promenade solitaire dans le Livradois
En 1926, l'université de Dublin confère à Henri Pourrat le titre de docteur honoris causa.
En 1928, il épouse Marie Bresson au Vernet la Varenne et publie Ceux d’Auvergne.
L’année suivante, son père décède. En 1930, un voyage dans le midi coïncide avec la publication du troisième tome de Gaspard des montagnes ; c’est aussi l’année de la naissance de sa fille aînée Françoise. Viendront ensuite au monde Claude (1934) et Annette (1935). Le 14 octobre 1940, sur l'invitation de Pourrat, chantre du retour à la terre, le maréchal Pétain, chef de l'État français, vient « à la rencontre du peuple travailleur » à Ambert, tout proche de Vichy. Il visite le moulin à papier le plus ancien du Livradois et y passe commande d'une rame de papier filigrané à son emblème.
C'est à cette occasion qu'Henri Pourrat publie Le Paysan français et Le Chef français, des articles dédiés au maréchal et à sa politique de « retour à la terre ». Pourrat est partisan de la Corporation paysanne mise en place par le gouvernement de Vichy mais, par la suite, il s'éloigna de la Révolution nationale car il n'apprécia pas, et il le dira dans sa correspondance, la tournure politicienne prise par les évènements.
Fondateur de l'association La Feuille blanche, Pourrat crée dans le moulin Richard-de-Bas un Musée du papier inauguré le 3 juillet 1943, et tente d'y fixer un village des arts graphiques.
Henri Pourrat a produit une œuvre aussi abondante que diverse, allant des poèmes de jeunesse aux essais philosophiques, en passant par des romans, contes ou biographies. Il fut récompensé par de nombreux prix et distinctions littéraires.
En décembre 1921, il obtient le Prix du Figaro pour le premier volume de Gaspard des Montagnes et, dix ans plus tard, pour l'ensemble des quatre volumes, le grand Prix du roman de l'Académie Française. Il reçoit le Prix Goncourt pour Vent de Mars en 1941. Il obtient la même année le prix Muteau de l’Académie française pour son livre à caractère historique L’Homme à la bêche.
Les douze ou treize dernières années de sa vie sont entièrement consacrées au monumental Trésor des Contes auquel il attachait une grande importance.
Il demeura toujours fidèle à l'Auvergne, cadre de la presque totalité de ses écrits, et mourut le 16 juillet 1959 à Ambert où il repose.
L'Association des Amis d'Henri Pourrat et le Centre Henri Pourrat défendent l'œuvre de l'écrivain. En 1979, à l'occasion du vingtième anniversaire de sa mort, FR3 Auvergne Radio a réalisé une série de dix émissions pour la collection Histoire d'en parler.
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