Jean Anglade, article "Souvenirs de Jean Anglade, D'Auvergne et d'écriture" par Georget André, In Auvergne Magazine, octobre 1991 Jean Anglade nourisson entouré de sa mère et de sa grand-mère, DR Jean AngladeNé le 18 mars 1915 au hameau des Bonnets, commune d'Escoutoux près de Thiers dans le Puy-de-Dôme, Jean Anglade est le fils de Jean, un ouvrier maçon et de Célestine Chaleron, une servante dans un château. Il ne connut jamais son père qui fut tué à la guerre, à Cléry, sur le front de la Somme. Sa mère se remaria en 1920 avec un charretier qui fit du jeune Jean son apprenti, jusqu’à ses 18 ans.
Pendant ses congés, alors qu’il est encore élève, Jean Anglade livre du charbon à l’aide d’un âne qu’on lui a confié.
Il se maria le 17 juin 1935 avec Marie Ombret, une institutrice.
Se destinant d’abord à être menuisier, il entra à l'école normale d'instituteurs de Clermont-Ferrand sous l’influence d’un de ses professeurs de cours complémentaire. Il obtint son premier poste à Thiers puis à Saint-Gervais. Dernière photo de famille avant le départ à la guerre du père de Jean, DR Jean AngladeSa condition financière très modeste – et dont il est fier car gage de sa simplicité - l’empêcha de poursuivre des études mais il continua d’apprendre en autodidacte pour devenir professeur de lettres.
Pendant quatre ans, il fit son service militaire dans un corps de météorologie puis il fut mobilisé en 1939 jusqu’à l’armistice. Une fois rentré auprès de sa femme et sa fille, née en 1943, il décrocha en 1947 une agrégation d’italien qui l’envoya d’abord à Tunis puis à Gap et enfin à Clermont-Ferrand où il continua d’exercer son métier d’enseignant et commença celui d’écrivain.

En juin 1982, il confie à Auvergne magazine (Propos recueillis par Louis Forez) :

 

Ma véritable personnalité est celle d’écrivain, mais j’ai toujours bien aimé l’enseignement. D’un côté, il m’empêchait d’être complètement écrivain, mais de l’autre, il assurait mon pain quotidien, ce qui était très précieux. Un écrivain, dans le temps, « ça ne gagnait pas sa croûte », comme l’on dit à Thiers.

Le jeune Jean en sarrau noir, DR Jean AngladeA droite, à Clermont-Ferrand, à ses côtés Antoine Pradel et René Marvet, DR Jean AngladeIl a trente-sept ans lorsque paraît en 1952 son premier roman Le Chien du Seigneur qui aborde l’histoire d’un prêtre ouvrier officiant dans une usine de caoutchouc. C’est un sujet très sulfureux pour l’époque mais le pari est brillamment relevé. Le vingt-et-unième ouvrage est son premier « roman auvergnat », publié en 1969 : il s’agit d’Une Pomme oubliée - qui fut adapté au cinéma par Jean-Paul Carrière et Jean Cosmos - puis suivi d’une pléthore d’autres oeuvres consacrées à son pays natal, ce qui lui vaut le surnom du « Pagnol auvergnat ».


Digne héritier de « l’honnête homme » vanté par les Lumières, Jean Anglade a une longue et prolifique carrière littéraire puisque depuis 1952 à ce jour, il a publié pas moins de quatre-vingts ouvrages.


Instituteur débutant à Thiers, DR Jean Anglade

Il obtient le Prix du Roman populiste en 1957 pour L'Immeuble Taub, le Prix des libraires en 1962 pour La Foi et la Montagne et le Prix du Syndicat des Journalistes en 1967.

En 1969, Une Pomme oubliée obtint le Prix Olivier de Serres et en 1970, Le Point de suspension obtint le Prix de l’Humour noir.
Jean Anglade a beaucoup voyagé et habite aujourd'hui près de Clermont-Ferrand.

 

 

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