Une parole qui résonne...

La poésie pour la jeunesse de Jean-Pierre Siméon convie l’enfant à une lecture participative célébrant l'émotion, l'écrit, la littérature, les illusions langagières et autres jeux de mots.
La voix qui s'exprime est donc intrinsèquement musicale. Ce travail sur le son trouve une de ses expressions dans le conte musical La Gentiane d’or. Un travail de composition pour les voix a été effectué et Jean-Pierre Siméon s'est inspiré de comptines du « folklore auvergnat ». L'Auvergne est d'ailleurs au coeur de son imaginaire dans Contes et légendes. Les expressions mystérieuses régionales agissent comme des formules magiques et sont donc intensément poétiques.
 

 

Le fonds prouve que Jean-Pierre Siméon est un auteur protéiforme. Dans ses textes pour la jeunesse, par exemple La Mouche qui lit, il se plaît parfois à parodier de façon ludique les styles et les genres littéraires en offrant des florilèges de pastiches entre le roman, la poésie, l'essai ou le conte traditionnel. Ces mélanges audacieux créent des ouvrages pédagogiques utilisables en atelier.

 

 

 

 

 

 

Cette poésie est aussi « politique » car engagée. Elle dénonce le monde qui va de travers. Jean-Pierre Siméon a milité activement pour ce langage poétique auprès des élèves. Ses archives conservent les traces de ces rencontres avec eux. Il a préservé toutes les lettres reçues sur lesquelles il surligne parfois des passages, souvent des questions, auxquelles il a sans doute répondu par la suite. Ces échanges épistolaires sont aussi l'occasion pour les étudiants de mettre des mots sur l'inconfort provoqué par la poésie. Ils expliquent que c'est une parole qui ne va pas de soi, qui peut déranger, incommoder puisqu'elle est profondément subversive.

 

...et qui prend forme sur scène

 

 

 

Cartes de presse de Jean-Pierre Siméon pour le festival Off  

 

Poète mais aussi homme de théâtre et critique, Jean-Pierre Siméon a rédigé des articles dans la rubrique « Scènes du Off » de L'Humanité, pour le Festival d'Avignon, de 1995 à 2002. On trouve d'ailleurs dans ses archives diverses photographies de pièces jouées lors du festival.

Le fonds d'archives de l'écrivain témoigne également du lien crucial entre poésie et théâtre dans son oeuvre personnelle.
En effet, pour Jean-Pierre Siméon, c'est une évidence :

Le théâtre est aujourd'hui le seul lieu où l'on se réunit pour écouter un poème.

(Propos recueillis par Christine Monin et Sophie Brandstrom, "Jean-Pierre Siméon réveille les consciences" (24 septembre 2009) - La Vie n°334)

 

 

 

Animé par cette philosophie d'un théâtre essentiellement poétique, Jean-Pierre Siméon regrette que la poésie soit exclue de la scène. Ainsi invente-t-il, aux côtés du metteur en scène Christian Schiaretti, une langue profonde que le lecteur peut s'accaparer. Si le théâtre est dans son essence poétique, il est aussi profondément politique. La poésie véhicule justement ce « dépassement du politique vers le mystère intérieur »* dont parle Laurent Terzieff à propos de la pièce Philoctète de Jean-Pierre Siméon, réécrite d'après Sophocle et inspirée de la sculpture L'Homme qui chavire de Giacometti.

*Propos recueillis et retranscrits par Jean-Pierre Jourdain, "Trois questions à Laurent Terzieff" (juin 2009).

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