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L'atelier de l'écrivain : les archives littéraires

 

 

La Bibliothèque du patrimoine de Clermont-Ferrand, soucieuse de valoriser le patrimoine écrit dont elle est dépositaire, vous propose de découvrir son riche fonds d'archives littéraires qui comprend les fonds de Jean Anglade, Christian Dedet, Amélie Murat, Henri Pourrat, Roger Quilliot, Pascal Riou, Jean-Pierre Siméon, Jean Vissouze et des éditions Cheyne.

Ces archives, collectées au fur et à mesure des années, témoignent de la diversité de la création littéraire française. Elles inscrivent aussi le parcours artistique des écrivains et éditeurs titulaires de ces fonds dans le territoire culturel de l'Auvergne, terre d'enracinement ou d'adoption.

Cette icône vous indique que l'article comporte une archive audiovisuelle ou un extrait sonore.

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Les fonds

Roger Quilliot, portrait, coupure de presseFils d'instituteurs et petit-fils de mineur et de paysan, Roger Quilliot est né à Hermaville, près d'Arras, dans le Pas-de-Calais, le 19 juin 1925.
Il poursuit ses études à Paris et rencontre sa femme, Claire, en khâgne. Il obtiendra l'agrégation de grammaire en 1949.

Il adhère aux Jeunesses socialistes, qui sont dissoutes en 1947 au moment de la Guerre d'Indochine.

Après une expérience au Rassemblement démocratique révolutionnaire (RDR), il entre en 1951 à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO).

Il se fixe quelques années dans la préfecture du Maine-et-Loire où il enseigne aux lycées d'Evreux et d'Angers. Il est élu conseiller municipal d'Angers en 1953.

Dix ans plus tard, nommé à la faculté des lettres de Clermont-Ferrand, il s’installe en Auvergne et débute son ascension politique. Il devient secrétaire de la fédération socialiste du Puy-de-Dôme (1965-1974), membre du comité directeur de la SFIO (1963-1969), puis du Parti Socialiste.

Roger Quilliot et sa femme, ClaireEntré au conseil municipal de la ville de Clermont-Ferrand en 1971, il est élu maire en 1973, succédant à Gabriel Montpied.

Il est élu député, sénateur et président de l’Association des maires de grandes villes de France de 1977 à 1983.

Proche de Gaston Defferre et de Pierre Mauroy, Roger Quilliot devient ministre de l'Urbanisme et du Logement de 1981 à 1983.

Il est à l'origine de la loi du 22 juin 1982 qui porte son nom et qui régit les rapports entre bailleurs et locataires.

Il conserve une action dans ce secteur comme président de l’Union nationale des fédérations d’HLM à partir de 1985.

Après avoir quitté son poste de maire en 1997 et de sénateur en 1998, atteint d'une grave maladie, Roger Quilliot se suicide le 17 juillet 1998 à Clermont-Ferrand.


Le musée des beaux-arts de Clermont-Ferrand qu'il avait créé en 1992 lui rend hommage en devenant le Musée d'art Roger Quilliot.

 

 

 

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Les chansons collectées : instrument de diffusion de la culture populaire auvergnate

Ce que Henri Pourrat aimait particulièrement dans les contes c’était leur universalité :

Il est à croire qu’ils viennent de partout, furent inventés par et pour tout le monde. [...] Les contes, surtout ceux qui ont le plus à nous dire, disent simplement ceci : que pour les Fils de la Terre, il serait grand temps d’être heureux.

Introduction à l’édition anglaise du Trésor des Contes.

 
   

Partant de récits traditionnels et à l’aide d’une langue savoureuse, Henri Pourrat restituait toute la magie des contes. Il resta très fidèle à l’oralité, clé de voûte de toute son entreprise de collecte au sein des monts du Livradois et du Forez, autour d’Ambert.
Les habitants qu’il rencontrait lui livraient des légendes, à sa demande, mais lui chantaient aussi des airs traditionnels.
La collecte des chansons a été accomplie au tout début des années 1910 par Henri Pourrat et Régis Michalias (1844-1916), pharmacien à Ambert, qui l’aidait dans ce projet colossal en traduisant en français les chansons transmises en occitan. Sa transcription du dialecte auvergnat d’Ambert a par ailleurs donné lieu au Glossaire des mots particuliers du dialecte d'oc de la commune d'Ambert.
Henri Pourrat travaillait également avec l’organiste d’Ambert, Emile Ossédat qui écrivait les partitions des chansons recueillies par l’écrivain.
Les chansons répertoriées sont au nombre de 440 et représentent 51% de l’ensemble de la collecte. Classées par Bernadette Bricout en dix grands segments (Chansons à danser, d'amour, rondes enfantines, chants de bergers et pastourelles, chants de soldats, de travail, chants historiques, religieux et de Mai, chants sur le mariage et les complaintes), elles sont au carrefour de nombreuses disciplines (littérature, linguistique, dialectologie, musicologie, ethnologie, etc.) et constituent un corpus très important non étudié à ce jour.
Les chansons ne connurent pas de publication. Même si leur usage demeure privé, elles reflètent une préoccupation essentielle pour la sauvegarde et la promotion de la langue, de la culture et de tout ce qui constitue l'identité des pays de langue d'oc.

Les chansons d’amour représentent 114 textes au total, soit 26% du corpus. De la naissance de l’amour, aux démarches galantes de séduction, en passant par l’éveil euphorique des sentiments et sans oublier la souffrance, tout le panel d’émotions liées à l’amour trouve une juste expression musicale. La conquête de l’être aimé donne lieu à des stratégies amoureuses parfois très cocasses, notamment le déguisement, voire le travestissement, des hommes, comme c’est le cas dans La Confession et La Fausse Nonnette.
Bourrée d'Auvergne, carte postale ancienneLe langage est investi dans sa dimension ludique et cela est également visible avec les « chansons à boire ». Ce sont souvent des bourrées (danse traditionnelle auvergnate) composées de refrains à danser très courts, permettant de mémoriser la musique, comme pour La Vouole, La Gérarde.

Un thème très récurrent et constitutif de la culture populaire est celui de « la bergère et du monsieur », appartenant aussi au motif de la séduction ludique.
La bergère innocente et sage garde ses moutons en filant sa quenouille lorsqu’un jeune homme riche vient la courtiser avec de belles paroles en français et des promesses. Elle répond alors en patois et finit par le rabrouer.
Alternant dialogues et parties narratives, ces « pastourelles » (chants traditionnels attestés depuis le Moyen-Âge dans le Livradois) au climat printanier et gentiment érotique, sont au nombre de 39 dans la collecte de Henri Pourrat.
Les amours bucoliques font un pied de nez à l’amour courtois solennel car un dialogue facétieux s’instaure entre la bergère et le Monsieur. C’est ici le choc de deux cultures qui se rencontrent, avec leurs codes et valeurs très différents. La jeune bergère affirme son dialecte, son identité féminine et son attachement à la communauté rurale pour éconduire le jeune galant.
Un décalage, sorte d’écart social, se crée alors par la revendication d’une culture populaire et ce décalage provoque aussi le rire. De nombreuses variantes sont à relever, comme Bonjour belle bergère, je suis ton serviteur, et Que fais-tu bergère, que fais-tu par là ? qui sont agrémentées d’une partition mais aussi Que fais-tu donc dans le bois ? et O dis donc bergère, n'as-tu pas d'amant ? où la jeune fille répond dans son dialecte.

Les complaintes sont au nombre de 61 et leur réutilisation en prose rythmée n’est pas rare, ce qui prouve la vitalité littéraire de ces morceaux - Alexandre Vialatte puisa d’ailleurs dans des complaintes pour certaines anecdotes de son roman Les Fruits du Congo.
Chez Henri Pourrat, certaines complaintes sont retravaillées en contes, surtout parce que les thèmes abordés sont propices aux histoires tragiques.
Parmi les complaintes qui furent narrativisées pour être utilisées dans Le Trésor des Contes, nous pouvons citer L’An de la famine (II, 282), La Belle Assassinée (XIII, 256), La Belle morte à vingt ans (VI, 176), La fille soldat (III, 186) ou encore La Marguerite (I, 63).

Cette mise en prose rythmée de chansons populaires fut beaucoup critiquée, sous prétexte que c’était faire « œuvre de lettré ».
En effet, avec les chansons comme avec les contes, l’œuvre de Henri Pourrat s’éloigne de la conception folkloriste "scientifique", classant
les textes et les catégorisant de manière codifiée. Pour lui, il est essentiel de restituer les chansons et les contes de façon aussi vivante que la tradition orale dont ils sont issus. La langue paysanne ne doit pas être gommée au profit d’un polissage littéraire. Au contraire, les chants sont les témoins de « l’esprit paysan » qu’il cherche, à travers sa collecte, à figer tout en l’animant.

Pour en savoir plus : Le peuple et la culture populaire dans Le Trésor des contes de Henri Pourrat, thèse de doctorat de Bernadette Bricout

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La Croule, ou l’identité narrative en question

 

L’histoire

 

La Croule est le premier roman de Jean Vissouze, paru en 1944. Par l’entremise de ses souvenirs, une vieille femme, Alix du Chazal de Leyrac, se remémore son enfance aux monts Dore, son adolescence puis sa vie de jeune femme issue d’un milieu provincial sclérosé, dans les années 1920 et 1930.
Le titre fait référence au nom du domaine et de la vieille demeure auvergnate située au bord d’un étang noir, entre les forêts et la chaîne des puys. Croule signifie aussi « crépuscule » dans le langage paysan emprunté au vocabulaire des chasseurs

La petite Alix grandit dans ce cadre et est éprise d’absolu. Elle se révolte contre la médiocrité humaine des hobereaux qui l’entourent, avares et vaniteux. Sa vraie nature, elle ne l’assume pleinement que dans les bois ou au milieu des livres. Une tendresse fraternelle illumine son enfance.

Seule, soudain une tristesse me prit. J’imaginai très bien tout ce qui allait se passer dans un bref avenir. Dans cette aventure j’étais d’avance sacrifiée : aussi bien Didier qu’Isabelle, aucun des deux n’aurait plus besoin de moi. On se servirait de moi et puis, bonsoir ! on me planterait dans un coin. J’eus le cœur lourd d’une mauvaise jalousie. Je n’étais pas jolie, moi, je n’avais pas « l’esprit aérien », jamais sans doute je n’inspirerais de sentiment aussi grand, aussi magnifique. Ma destinée serait d’accepter le mari que me présenterait ma mère ou de me flétrir dans la solitude. Accablée par ces misères imaginaires, je m’étendis sur les mousses. La tête repliée sur mon bras, je n’eus pas honte de pleurer.
Je m’endormis.  Le cri d’un geai me réveilla. J’étais légère, neuve. Les sentiments troubles qui m’avaient assaillie s’étaient décantés pendant mon sommeil. Tout au contraire, ce frère si chéri, cette douce Isabelle, il me faudrait les protéger, les aimer doublement ensemble. Eux si beaux, si parfaitement créés l’un pour l’autre allaient avoir tant de traverses pour arriver au bonheur !

La Croule, Édition Henri Ogé, p. 89-90

Dans ce paragraphe, on perçoit la fougue de l’enfance pour décrire la tristesse passagère. Plus tard, Alix tombe amoureuse d’un bourgeois déjà marié et père de famille qui ne compte rien lui sacrifier. Par amour pour lui, elle devient propagandiste de l’Action Française. Puis elle trouve sa voie dans une nouvelle passion, celle qui l’unit à un militant socialiste issu du peuple. Elle le suit à Paris comme secrétaire dans un journal de gauche et partage la vie précaire des humbles travailleurs. Là encore, la désillusion l’attend. Alix prend conscience de la fraude qui sévit dans les milieux politiques (où les intérêts sont dissimulés derrière les idées généreuses) et du caractère éphémère de l’amour quand s’y mêle l’ambition.

Atteinte de tuberculose et désenchantée, elle finit par rejoindre ses montagnes qui, elles, ne mentent jamais.

 

Transgression des frontières de l’écriture genrée

La dimension fictionnelle est toujours délicate à appréhender dans un récit à la première personne du singulier. Signe de l’autobiographie, certains auteurs s’amusent pourtant de cette norme du « je ». Cette frontière entre les genres, masculin et féminin, entoure l’écrivain qui ne peut pas en faire abstraction. Ces lignes toutes tracées délimitent la création et divisent les catégories. Mais pour ne pas être contenu ou limité, l’auteur peut choisir de les contourner, les traverser, voire les détruire. Cette frontière du genre imprègne alors son œuvre.

Dans le cas de La Croule, il s’agit, à première vue du journal d’une jeune fille.Mais l’auteur démiurge Jean Vissouze a le pouvoir et opte pour une stratégie littéraire peu fréquente, celle d’adopter l’identité narrative du sexe opposé. Il s’agit donc d’une autobiographie fictive.
Pour un premier roman, c’est un choix audacieux qui mérite d’être relevé.

C’est ainsi tout "l’art du roman" qui est en germe dans cette narration car l’auteur doit faire preuve d’une psychologie subtile pour revêtir le costume d’une enfant, puis d’une jeune fille qui deviendra femme et pour finir, vieille femme. Opter pour un narrateur de sexe opposé (la jeune Alix) cela signifie construire une vraisemblance narrative en transposant la réalité vers la perspective du sexe opposé. C’est une véritable expérience littéraire à laquelle se voue Jean Vissouze et qui consiste à se mettre " dans la peau " d'un personnage de l'autre sexe, à oser abandonner son « je » sexué pour acquérir une liberté nouvelle.

Interrogé sur l’écriture du personnage d’Alix, Jean Vissouze explique qu’il n’a pas collationné de notes ni dépeint une jeune fille en particulier :

J’ai connu beaucoup de jeunes filles. J’ai pris beaucoup d’intérêt à étudier ces êtres secrets ou impulsifs, fantasques ou pleins de fausse pondération.

C’est donc l’étude des femmes dans leurs reliefs les plus romanesques qui a conduit l’imagination de l’écrivain :

L’homme ne peut-il saisir dans son secret l’âme féminine ?

Avant d’être soumis à Grasset en 1943, le roman resta plusieurs années dans un tiroir. Une fois accepté, à cause des circonstances, le roman attendit encore deux ans avant de paraître. Jean Vissouze portait beaucoup d’intérêt aux milieux féminins sclérosés. L’éditeur Grasset crut d’ailleurs, à la lecture du manuscrit, que Jean Vissouze était un pseudonyme de femme et cela faillit même faire refuser le manuscrit. En effet, les éditeurs se méfiaient d’un premier roman féminin, préjugeant que « beaucoup de femmes épuisent en un seul roman autobiographique leurs possibilités ». Cette identification de l’auteur à son personnage est le signe d’une vraisemblance littéraire maîtrisé à la perfection. Alix la jeune héroïne parle d’amour et nous oublions qu’un homme se dissimule derrière les sentiments ainsi décrits :

Dominés par le sentiment dont nous sentions monter en nous le flux grandissant, nous ne percevions de la romance que la cadence triste et poignante. Il n’y avait pas en nous place pour des mots et pourtant, à chaque refrain, des mots sonnaient à mes oreilles puis s’évanouissaient avant que j’en eusse reçu la révélation. Soudain, le voile se déchira, la main de Henri serra plus fort la mienne, la voix s’élevait, l’accordéon soutenait et le chant s’inscrivit dans nos cœurs :
Tout est permis quand on rêve…
Au même moment nos yeux se rencontrèrent. Ils y lurent le même aveu si clairement que nous fûmes secoués d’un long frisson. Plus rien n’exista. La violence toute nue de la passion nous possédait. Nous quittâmes le cercle le cœur étreint de bonheur et longtemps les voix, stridentes ou nasillardes, lancinantes, inoubliables, nous poursuivirent.

La Croule, Édition Henri Ogé, p. 144

La stratégie littéraire de Jean Vissouze s’est révélée payante car le récit est captivant par l’authenticité du ton employé. Il révèle une vraie nature d’écrivain qui a conscience de la valeur de l’expérience humaine, et cela est sensible tant dans la description des émois de la jeune Alix, que dans la séduction des paysages auvergnats sans oublier la peinture que Jean Vissouze fait du milieu des hobereaux ou des luttes politiques parisiennes (aussi bien dans les milieux de presse que ceux du militantisme).

Cette poursuite du bonheur – motif qui accompagne toujours les œuvres de Jean Vissouze – est saisie à travers le prisme d’une sensibilité grave et pudique. Féminine, en un mot.

Et c’est là la véritable réussite de ce premier roman fictif : on identifie malgré soi l’héroïne et l’auteur.

Source : "Rendez-vous avec Jean Vissouze", Clermont-Auvergne, 18 septembre 1951, propos recueillis par Hélène Jacques-Lerta

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Le fonds Henri Pourrat est incontestablement le fonds d’archives littéraires le plus dense de la bibliothèque du Patrimoine de Clermont-Ferrand.

Le don des archives littéraires d’Henri Pourrat a été effectué par ses deux enfants en 1974 à la Ville de Clermont-Ferrand afin de constituer le centre de ressources Henri Pourrat. Il fait l’objet depuis 2011, avec l’aide financière du Ministère de la Culture, d’une campagne de numérisation d’environ 20 000 pages, documentation précieuse sur la culture populaire.

Le fonds d’archives d’Henri Pourrat est constitué de :

·    L’intégralité de son travail d’écriture : ses manuscrits dans leurs divers états (notes et plans, ébauches, brouillons, manuscrits définitifs, dactylographies, jeux d’épreuves et placards corrigés, plus de 1500 lettres) qui font montre d’une grande richesse tant ils s’intéressent à des domaines très divers, que ce soit la littérature, la linguistique, l’ethnologie, la géographie, etc.

Sa documentation, notamment celle qui lui servit pour sa collecte autour de la littérature orale d’Auvergne (chansons, contes, légendes, croyances et traditions populaires).

Ce vaste ensemble est complété par vingt-trois recueils inédits d’expressions régionales d’une valeur linguistique indéniable (quelques 30 000 expressions recensées).

·    L’ensemble de la correspondance qu’il a reçue (près de 20 000 lettres, qui émanent de plus de 1800 correspondants, parmi lesquels figurent de nombreux noms célèbres : Charles-Ferdinand Ramuz, Francis James, Paul Claudel, Colette, Alexandre Vialatte, etc.

·    Sa bibliothèque personnelle composée de près de 6000 volumes et rassemblant, par ailleurs, l’ensemble de ses propres œuvres (dont des exemplaires numérotés et dédicacés) ainsi que du mobilier personnel, des sculptures et tableaux d’artistes.

·    Des documents audiovisuels et des études réalisées autour de son œuvre, notamment la thèse d'Etat de Bernadette Bricout Le Peuple et la culture populaire dans Le Trésor des contes d'Henri Pourrat.

·    Des fonds liés au fonds Henri Pourrat : fonds Joseph Desaymard, fonds Lucien Gachon et fonds Nicolas Rubio.

L'ensemble représente plus de 300 mètres linéaires.

Désormais inventorié, cet imposant corpus d'archives a été organisé en grands ensembles thématiques.

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Le fonds d'archives littéraires de Jean Vissouze se compose des manuscrits, tapuscrits corrigés et notes préparatoires autour de cinq de ses romans (La Croule, Le Jeu et l'enjeu, Le Puits du miroir - qui devint La Glace et le feu en 1963 - La Montée d'Orcines et Le Beau Gabriel, la procession) sur les six qu'il a publiés. Concernant le roman Ecir, seules des notes préparatoires (principalement autour de la signification du terme) sont présentes.

De nombreux documents sont inédits, notamment huit pièces de théâtre (qui furent jouées par une troupe d'amateurs à Casablanca), sa poésie de jeunesse manuscrite, une dizaine de nouvelles et quatre romans. Plusieurs poèmes, rédigés tout au long de sa vie, font également partie du fonds inédit et la femme de l'écrivain, Suzanne, était résolue à les publier.

Ses notes de travail, de préparation et de documentation pour ses conférences sur la littérature et sur l'histoire -y compris auvergnate- ses projets de revue (principalement sur l'Auvergne), ses articles et le manuscrit du Gay Sçavoir (journal étudiant clermontois qu'il fonda à l'Université Blaise Pascal) sont présents dans son fonds d'archives.
Des documents autobiographiques éclairent sa personnalité d'écrivain mais surtout d'homme : il s'agit de deux petits carnets dans lesquels il notait le descriptif de ses journées, des inspirations, des pensées, ainsi que d'un récit inédit intitulé La Confession à Abraham, qu'il avait pour projet de transformer en nouvelle. Des articles de presse tant sur les conférences, les œuvres, les articles de Jean Vissouze (certains de ces articles sont de lui) que sur sa postérité littéraire (après sa mort) ont été collectés et rassemblés.

 
     

Le couple Vissouze au restaurant, Noël 1965, DR Inès Vissouze-de HavenA Riom en 1965, DR Inès Vissouze-de HavenLa relation épistolaire entre Jean Vissouze et sa femme est également représentée dans le fonds à travers une correspondance amoureuse s'étalant de 1929 à 1951.
Le couple était très lié, complémentaire et en symbiose intellectuelle. Ils se vouaient une grande admiration mutuelle et ne pouvaient vivre l'un sans l'autre. Suzanne, après la mort de son mari, se confia en ces termes, dans une lettre à Geneviève Jamet-Cortat (suite à l'article sur Jean Vissouze paru dans L'Auvergnat de Paris du 2 décembre 1978) :

"Comment pourrai-je vivre sans tout cela, sans ce salon hétéroclite que nous avions fabriqué à nous deux dans la fantaisie de hasards que nous aimions ». Leurs lettres sont belles, réalistes et criantes d’affection. Dans cette littérature épistolaire se tisse et détisse une relation amoureuse pleine de rêves, de retenue, d’espoirs de revoir l’être aimé rapidement, une variation sur l’intime où transparait une grande complicité intellectuelle. Ils s’échangent des conseils en matière de littérature, toujours avec la plus grande humilité et admiration. Ces lettres présentent un intérêt historique et sociologique. Cette correspondance est en concordance de temps avec celle d'Alexandre et Hélène Vialatte, elles ont des points communs, des acteurs de même génération, des écrivains de même culture, liés par une amitié de jeunesse.

 

Un dossier consacré à Suzanne Vissouze vient d'ailleurs compléter le fonds.
On y trouve son travail de traduction sur Collet des Tcherkesses d'Anne Collet (la correspondance, le manuscrit de sa traduction ainsi que le tapuscrit du texte original Illari) qui parut dans l'édition Corrêa en 1949, sous son nom de jeune fille « Suzanne Vallienne ».
Il contient  également dix manuscrits de romans que l'on envoya au correcteur Monsieur E. Brisset, qui n'était autre qu'un pseudo utilisé par la femme de Jean Vissouze. Une correspondance vient compléter le fonds d'archives de Suzanne Vissouze avec des courriers requérant son avis, sa critique, des corrections ou des informations en tout genre.

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